L'église de Champagnac-le-Vieux est située derrière la mairie. Elle se trouve sur une petite place traversée par une rue et joignant le cimètiere. Elle est dédiée à Saint-Pierre.
Elle est de style roman et adopte la structure de la croix latine, nef transcept et choeur.
A l'origine elle ne comportait qu'un corps central et sa façade comporte de part et d'autre du portail deux massifs contreforts. Au cours des siècles elle a été agrandie plusieurs fois et le choeur a été reconstruit.
Des adjonctions ont été réalisées en témoignent les dates gravées en médaillon de croisée d'ogives. Les chapelles ou absides adjointes permettent aussi de répartir les contraintes et poussées exercées par la voute de la nef sur les piliers.
On peut aussi constater que des voutes récentes n'ont pas la forme romane pure alors que les ouvertures restent dans le style roman. On remarque aussi que la taille de la pierre est plus fine et régulière dans les parties les plus récentes de l'édifice.
L'édifice a été directement construit sur le rocher, on peut le distinguer clairement à la base externe du mur du choeur.
On peut aussi distinguer en façade nord du clocher les pierres d'embrasure d'une ancienne porte qui a été obturée. Un ancien accès au clocher de l'extérieur de l'église qui a été supprimée pour un accès par l'intérieur du bâtiment. Côté sud on voit un escalier en fer qui donne accès au-dessus des chapelles sud, puis au-dessus des voutes de la nef et ensuite aux parties basses du clocher.
Pour supporter le poids du clocher des arches à double rouleau et une arche à arc brisé, côté choeur pentagonal gothique ont été édifiés.
Au cours de toutes ses évolutions le clocher a dû être renforcé par deux tirants de fer pour éviter qu'il ne se fissure en façade nord.
Cette église servait aussi à protéger les habitants au moyen âge. L'édifice comporte ainsi les stigmates de fortifications, le clocher a aussi été surélevé pour mieux voir au loin en période trouble.
Des archères ont été créées avec orifices ronds pour l'utilisation d'armes à feu, bombarde, couleuvrine ou canon. Le clocher avait alors un rôle de donjon médiéval et s'intégrait avec le château aujourd'hui disparu et ses fortifications. Une archère est bien visible en façade sud du clocher, on peut aussi voir la présence d'une seconde archère qui a été obturée.
Au faît du clocher se trouve une croix en fer forgé très ouvragée et surmontée d'une girouette. Le clocher indique l'heure par cadran noir aux chiffres romains sur sa façade Est.
La cloche sonne l'heure, la demi-heure, la répétition de l'heure après 2 minutes et l'heure sonne à la cadence d'un coup toutes les 2 secondes. Les deux cloches sonnent aussi les offices religieux, et l Angélus 5 minutes après 7h 12h et 19h.
La sonnerie de l'Angélus est précédée de 3 fois 3 tintements de la cloche. Elle s'entendait de loin et rythmait la journée de labeur en invitant au recueillement.
L'appel de l'Angélus:
L'horloge apparait être d'une très grande exactitude, elle semble radiopilotée. Elle est de marque Bodet. Elle est certainement équipée:
- D'un moteur de tintement,
- D'un moteur de volée,
- D'un contrôleur genre Opus
- Et d'une antenne de synchronisation, ALS162, accordée sur la base de temps légal Francaise transmise par l'émetteur d'Allouis dans le cher ( plus de renseignements sur le site de l'Agence Nationale des Fréquences: https://www.anfr.fr/proteger/le-signal-horaire ).
Le portail a aussi été renforcé et sécurisé par des entailles dans la pierre permettant d'installer une poutre en son travers afin d'éviter les risques d'enfoncement. Il est très épais et doublé, planches verticales en extérieur et horizontales à l'intérieur assemblées par des ferrures forgées médiévales.
La porte côté Nord a aussi été renforcée par des encoches dans le seuil de la porte permettant d'installer une grille de fer dans les 5 trous percés à cet effet.
L'intérieur de l'église est simple sobre d'architecture romane, l'entrée se trouve côté Ouest et le coeur côté Est. Le portail d'entrée donne sur le narthex qui jouxte les fonts baptismaux.
Le narthex est surmonté d'une tribune en bois, elle pouvait permettre d'y accueillir des notables ou les donateurs qui avaient leur banc réservé par l'apposition d'une petite plaque en cuivre gravée à leur nom.... En façade de la tribune on peut voir 3 panneaux de bois sculptés.
L'intérieur de l'église est rendu lumineux par la présence de vitraux colorés.
Les vitraux modernes sont dus à l'Abbé Auguste Chassang dans les années 1965. D'autres vitraux ont été réalisés par Charles Borie, Maitre verrier du Puy-en-Velay.
Un vitrail moderne remplace une porte qui se trouve à droite du choeur et qui devait permettre aux moines d'accéder au choeur sans traverser la nef.
Les vitraux du choeur représentent au centre le Christ, le Bon Pasteur, ramenant l'agneau égaré sur ses épaules, à sa droite Notre-Dame de France, Vierge à l'Enfant bénissant de sa main droite, rappelant la statue du Puy-en-Velay car couronnée d'étoiles au même nombre de branches, posant sur la Terre et écrasant de ses pieds le serpent maléfique et à sa gauche Saint Pierre avec la clef et le grand livre.
Le mobilier religieux est ornementé d'une piéta, portant le christ mourant, d'évocation de Saint Roch avec son chien, son bâton de pélerin, les symboles du pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle et sa plaie, de Saint Pierre Pape portant la tiare pontificale l'étole et la férule en sa main gauche, bénissant de sa main droite et de sainte Véronique tête découverte présentant le portrait du Christ sur le linge avec lequel elle lui avait essuyé le visage lors de son chemin de croix et d'une Vierge à l'enfant.
Une relique remarquable est aussi visible dès l'entrée dans l'église: un reliquaire-monstrance du 15ème siècle, qui est inscrit au patrimoine mobilier national sous le numéro PM43000203.
Fiche d'enregistrement au mobilier national en cliquant sur l'image.
Détail du reliquaire-monstrance
Le tabernacle est un coffre médiéval en bois renforcé de barre de fer. L'ancienne chaire de bois sculpté, de forme hexagonale, qui a été démontée suite aux réfections et agrandissement de l'église a été réutilisée et se trouve à la gauche du choeur afin de servir de pupitre pour l'orateur.
La chaire est ornée de bas reliefs sculptés. Les Saints évangélistes sont présentés avec les textes à dispenser. Ils sont représentés allégoriquement sous la description tétramorphique : l'ange ou l'Homme pour Saint Matthieu, le lion pour Saint Marc, le taureau pour Saint Luc et l'aigle pour Saint Jean.
Des détails remarquables sont à observer comme les bénitiers en pierre taillée, pour celui de l'escalier de le tribune, ou plus récent en coquillage.
Les anciens morts au champ d'honneur sont aussi commémorés avec en latin " Reposez en Paix" et " Ils sont morts pour leur pays dans la simplicité du coeur".
La trappe de passage des cloches est aussi visible dans la voute sous le clocher.
On peut aussi noter que la pierre ronde supportant les fonts baptismaux est une ancienne pierre de moulin avec les nervures permettant le bon écoulement du grain lors de sa transformation en farine.
On peut aussi observer la pierre de l'ancien maître-autel ornée de son médaillon représentant les attributs du Pape, tiare étole camail avec les clefs de Saint-Pierre.
On voit aussi le détail des médaillons écussons ou blasons des croisées de voutes des bâtiments ou réfections les plus récentes. Celui du choeur semble avoir été polychrome, jadis. Celui des fonts bâptismaux, un oeil dans un triangle, l'oeil de la providence semble représenter le regard divin.
Sur le site des archives départementales de la Haute-Loire on trouve une image de l'intérieur de l'église.
Elle présente l'ancien hôtel en grand apparat, la chaire suspendue à un pilier, la décoration sur l'arcade de gloire, les bas-reliefs en bois sculpté entourant le choeur, les statues sur leur console sculptée, la séparation en fer forgé entre le choeur et la nef, et aussi le chauffage central à eau chaude ainsi que les radiateurs en fonte.
C'est l'image de la richesse de la paroisse au début du siècle.
https://archives43.fr/