Patrimoine

Historique

Il y a des choses que nous considérons comme importantes de préserver pour les générations futures. Leur importance peut tenir à leur valeur économique ou encore à une certaine émotion qu’elles éveillent en nous, ou au sentiment qu’elles nous donnent de notre appartenance à quelque chose – à un pays, une tradition, un mode de vie. Il peut s’agir d’objets comme de bâtiments à visiter, ou de chansons et d’histoires à raconter.

Quelle que soit la forme qu’elles prennent, ces choses font partie d’un patrimoine, et des efforts soutenus de notre part sont nécessaires pour les sauvegarder.

Il devrait en être ainsi dans la commune de Champagnac, qui dispose, certes d'un patrimoine modeste mais qui présente néanmoins un certain intérêt et, est de fait la mémoire passée et présente du village.

Parmi les objets on peut citer:

  • la fontaine Saint-Pierre située sur la route d'Auzon.

C'est vers 1908, que le Maire M. Costérizant et ses conseillers décidèrent de réaliser les travaux permettant de capter l'eau de la source et d'y faire un abreuvoir comme le précise M. Daniel Barrier dans un document.

Cette fontaine est de fort jolie facture, avec des pierres régionales, et de grandes pierres de Volvic assemblées par des ferrures métalliques.
  • Un abreuvoir en pierre de forme circulaire parfaite. Il est situé sur le petit chemin qui mène à Rouret.
Cet abreuvoir tout comme la fontaine Saint-pierre est de fort jolie facture. Les pierres taillées sont assemblées par deux cerclages métalliques reliés par des vis et soutenus par des pitons enfoncés et scellés dans la pierre.
  • Après avoir pris la route de Rouret un petit chemin à droite permet d'entrevoir le mur en pierre de l'ancien lavoir.

En contournant ce mur on accède au lavoir, on constate l'état de désuétude du lieu. Les murs sont fissurés, on trouve trace des tuiles de l'ancienne toiture qui s'est effondrée, on trouve aussi les anciens poteaux en bois qui devaient la soutenir.

Il est dommage que ce lieu, où tant de femmes se sont épuisées, battoir à la main, soit dans un tel état de délabrement.

Ce lieu, habituellement interdit aux hommes, était aussi un lieu de socialisation, d'échanges, de commérages où les bruits de la cité étaient abondamment commentés et où l'expression "laver son linge sale en famille" prenait tout son sens.

Ce lavoir rectangulaire (5m x 2.5m) comprend dans les grandes longueurs des plans inclinés permettant aux ménagères et aux lavandières de battre le linge.

Dans une des longueurs une évacuation d'eau est visible, avec un trop-plein. Dans un angle opposé une bouche d'arrivée d'eau est présente, mais aucun écoulement d'eau n'est visible, il doit exister une autre arrivée d'eau. Au milieu du bassin un support de pilier en brique permettait de soutenir la toiture.

Ce lavoir ne comprend qu'un seul bac et donc seul le rinçage du linge s'y pratiquait ainsi que son essorage à coups de battoir de bois.

On ne sait si la toiture permettait la récupération des eaux pluviales par une forme en impluvium.

Le lavage se faisait sur plusieurs jours dans un grand bac avec l'aide de cendre comme agent nettoyant, le savon était trop onéreux.

La fréquence des lessives dépendait des moyens de la famille mais se décomposait généralement en grandes lessives en automne et au printemps pour l'ensemble du linge dont les draps, et en petites lessives hebdomadaires pour les vêtements.

Les maladies et les épidémies ont incité les autorités à recommander la construction de lavoirs et de bains publics pour augmenter l'hygiène et une loi a été promulguée en ce sens, en prenant en charge 30% du coût des travaux, le 3 février 1851, limité à 20 000 Fr.

Un débroussaillage est en cours et on en voit les effets sur les différents clichés.

En retirant la végétation, l'humus ainsi que l'enchevêtrement des racines on met à jour les pierres qui devaient probablement entourer le lavoir. Ces pierres sont à un niveau inférieur au plan incliné du lavoir et permettaient au lavandières agenouillées de battre plus confortablement le linge.

Le lavoir a perdu de son utilité avec l'apparition de la lessiveuse à champignon puis la laveuse à agitateur, à rouleaux essoreur est apparue. Elle fut électrifiée, modernisée et devient machine à laver à tambour et le métier de lavandière ou de blanchisseuse disparut.

Ce métier subsiste sur de célèbres peintures, par exemple Jean-Simeon Chardin (La blanchisseuse 1730), Camille Pissaro (Les lavandières 1895) ou Pierre-Auguste Renoir (Lavandières 1889, La blanchisseuse 1891, Lavandières au bord du Loup 1917).

  • La Pierre plantée, située sur la route de Saint-Didier, à l'embranchement de la D66 et de la D126.
Il est dit que cette pierre, haute de 1,75 m au-dessus du socle, pouvait servir de délimitation du domaine de l'Abbaye de la Chaise-Dieu, il en existe de similaires autour de la Chaise-Dieu.
Dans le socle on peut observer des cupules qui pouvaient servir de bénitiers ou de réceptacles à offrandes lors de processions religieuses. La taille et la profondeur de ces cupules peuvent être appréciées grace à des boules de pétanques de 75 mm de diamètre.
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